h1

Les voeux de Nicolas Sarkozy, Président de la République

01/01/2012

Mes chers compatriotes,

L’année qui s’est achevée fut rude. Et comment ne l’aurait-elle pas été ? Depuis l’été, la crise gronde de nouveau obligeant les Etats européens pris dans la tourmente à redoubler d’activité. La Grèce, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie sont durement touchés. Je n’ai pas ménagé mes efforts pour trouver les solutions nécessaires à la sortie de crise.

C’est mon devoir et je ne faillis pas à mes obligations.

L’année 2012 sera le tour de la France. Comme en Grèce, les traitements des fonctionnaires seront payés avec retard, les pensions de retraite et les remboursements des soins médicaux réduits,  l’éclairage public supprimé, les routes ne seront plus rénovées : tout cela à cause des marchés qui refuseront de nous prêter l’argent nécessaire, aveuglés qu’ils sont par leur cupidité.

En ce jour, je m’adresse à vous, dont le courage chaque jour éprouvé jamais ne vacille, pour vous dire qu’il faut continuer à espérer.

Malheureusement, je ne vois plus guère d’autres solutions que l’espérance.

De nombreuses familles sont touchées par le chômage, la désindustrialisation décime les populations, les entreprises ferment les unes après les autres.

Dans les prochains jours, la France va perdre son triple A, augmentant le fardeau de la dette. Ce sera une difficulté supplémentaire mais elle n’est pas insurmontable.

Lors de mon arrivée à la tête de l’Etat en 2007, j’avais clairement indiqué que j’engagerai les réformes nécessaires à la réduction de la dette mais pas avant 2011. C’est ce que le gouvernement a fait dès l’automne, acculé qu’il était face à la crise mondiale. Ne vous avais-je pas dit le soir de mon élection que je ne vous mentirai pas, que je ne vous décevrai pas ?

L’exercice des responsabilités m’a changé. J’ai changé. J’ai pris conscience de la douleur des familles dont l’un des membres perd un emploi, dont le pouvoir d’achat est jour après jour grignoté par le rabot de la finance internationale. Il est inadmissible que la France, ce grand pays, ne puisse plus produire, que ces usines soient délocalisées en Chine, en Inde …

Le monde a brutalement changé à l’automne 2011. Le chômage de masse est brutalement apparu en cette fin d’année, nous laissant démunis. Pensez que le taux de chômage flirtait avec les 3 % avant l’été et qu’en cette fin d’année 2011, il atteint un niveau record jusqu’alors inconnu de près de 10 % !

Il faudra donc réfléchir à des solutions nouvelles, explorer des pistes inédites : les charges sur les bas salaires, la ré-industrialisation de la France, la compétitivité, l’innovation, le made in France. S’il le faut, il nous faudra arracher la croissance avec les dents, créer du pouvoir d’achat et des emplois.

Je vous en conjure ! Croyez-moi, il existe des solutions ! Seule une politique volontariste nous sortira de l’ornière.

C’est pourquoi, en cette année d’importantes échéances électorales, j’ai décidé de convoquer un sommet réunissant l’ensemble des partenaires sociaux le 18 janvier. Il s’agira de réfléchir aux solutions nouvelles  à envisager pour régler les problèmes nouveaux qui se posent à notre société. Avant la fin du mois de janvier 2012, un train de mesures fortes sera mis en application afin d’accompagner le chômage, de former les chômeurs et de soutenir le pouvoir d’achat. Il me reste quatre mois pour réaliser ce que je n’ai pas fait en cinq ans. Je ne me déroberai pas.

Mes chers compatriotes,

C’est la dernière fois que je vous adresse mes voeux. L’année prochaine, de là où je serai, les Maldives, Maurice ou Marrakech, je penserai à vous. Car je crois aux forces de l’esprit. Je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir donné votre confiance pour ces cinq années de présidence et surtout de m’avoir cru.

Vive la République,

Vive la France.

Nicolas Sarkozy

Un commentaire

  1. Ah oui, l’espérance, très à propos en début d’année, qui pourrait l’être encore plus pour ceux qui fêtent aussi leur anniversaire au mois de janvier…Je souhaite pour cette nouvelle année lire beaucoup de nouveaux articles mordants d’actualité.A suivre donc



Répondre à Sarah Annuler la réponse.